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Writer's picturePacific Ventury

La voiture électrique polluante ou la métaphore de la résistance au changement

Savais-tu que la voiture électrique pollue autant, si ce n’est plus, que la voiture à essence? C’est ce qui semble ressortir d’une étude Facebook réalisée à la lumière du nombre de partages d’articles sur le sujet.

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Je ne suis pas ingénieur donc je ne rentrerai pas dans les détails techniques. Mais je me concentrerai plus sur ce que révèle cette dynamique de rejet des véhicules électriques, et tâcherai de donner une méthodologie d’approche pour appréhender les changements, tant technologiques que sociaux, que nous vivons tous.


Car, soyons clairs, je ne pense pas que la plupart des personnes qui partagent ces informations en ligne sont toutes à la solde des grands groupes pétroliers. Certains le sont… Mais pas la grande majorité. Je pense que la démarche est sincère mais qu’elle trouve sa source, non dans un souci environnemental, mais bien dans une résistance naturelle au changement.

Après tout, toutes les générations en vie actuellement sont les enfants de l’âge de l’automobile au moteur à explosion! Voir partir ce symbole de la vie moderne est nécessairement un déchirement, une perte de repères qui, comme tout processus de changement (du deuil à la mutation professionnelle), génère de la résistance. Cela nécessite donc de prendre de la distance et de la perspective pour bien analyser les choses.

Car, en l’état des présentations faites, il est clair que le discours est biaisé. Le moteur à explosion est aujourd’hui le résultat de plus d’un siècle d’évolutions, d’améliorations, de perfectionnements. A l’inverse, les véhicules électriques ne sont qu’au tout début de leur développement industriel de masse.


Techniquement, si l’on souhaitait comparer objectivement les deux, il faudrait comparer une Tesla avec une Ford T, qui était alors l’innovation du moment. Ou éventuellement une Citroën Traction. Ces deux modèles ayant représenté à l’époque de vrais progrès technologiques.

Du coup, mis côte à côte, la comparaison est tout à fait différente!


D’ailleurs, à l’époque des premières automobiles, l’accueil n’a pas été 100% euphoriques et beaucoup ont tenté d’en limiter le développement. Comme quoi les vieux réflexes ont la vie dure. C’est une attitude habituelle de l’humain face à une évolution de son monde.


Alors certes, les voitures électriques ne sont pas parfaites. Si elles n’émettent pas de polluants à la sortie du pot d’échappement, tout dépend de comment l’électricité utilisée pour la charger à été produite. Si c’est du charbon, forcément… Se pose aussi la question des batteries. Même si, de plus en plus, leur durée de vie s’allonge et beaucoup sont ensuite réutilisées comme batteries domestiques sur des installations photovoltaïques par exemple.


Mais c’est bien là que réside toute la problématique de ce discours anti-voitures électriques: il tend à simplifier la situation. Simplifier pour en faciliter la critique et justifier le maintien d’un statut quo. Mais simplifié en enlevant tous les éléments constitutifs de la réalité de la situation.


Comme toute évolution de nos sociétés, la voiture électrique n’en est qu’un outil révélateur d’une tendance. Mais personne ne prétend qu’elle se présente comme LA solution, seule et unique, à la lutte contre la pollution.

La voiture électrique est une étape, un élément de l’équation. Et qui veut honnêtement en appréhender la pertinence se doit d’analyser l’intégralité de la situation.


Avec l’arrivée de la voiture électrique vient également une évolution des modes de transport. Car, en parallèle de l’évolution des modes de propulsion, vient également l’évolution des modes de conduite: la voiture autonome est au bout de la rue. Et qui dit voiture autonome dit plus besoin d’acheter une voiture!

L’âge de la voiture individuelle comme symbole de réussite sociale ou signe extérieur de richesse en est à son crépuscule!

On peut comprendre du coup pourquoi cela pourrait en gêner certains.


Il en va de même pour le transport en général. La réflexion actuelle ne se focalise pas sur la voiture électrique mais profite de son développement pour développer de nouveaux outils, de nouvelles solutions. L’évolution s’apprécie dans le secteur complet plus que dans un produit particulier.

La motorisation électrique rend en effet plus aisé le développement de moyens multimodaiux: de la trottinette en libre-service au Hyperloop. Comme pour l’énergie, le transport se complexifie et offre de la diversité. Plus besoin d’un véhicule unique et, en revanche, une multitude d’options à disposition et une révision de nos modes de transports.


Aura-t-on besoin d’une voiture pour aller chercher le pain? Ou d’une trottinette? Et si un drone nous le livrait?

Aura-t-on besoin d’autant de routes et d’aéroports? Pas nécessairement si l’on peut mutualiser les véhicules voire même ne plus avoir à se déplacer pour tout ou rien.


Penser le futur ne veut pas dire prendre un outil, un produit et envisager de façon isolée son évolution. Chaque nouvelle technologie, chaque nouveau produit, chaque nouveau comportement entraîne un ensemble de réactions en chaîne qui rayonnent dans nos sociétés. Il n’est donc pas possible de regarder demain par le petit bout de la lorgnette.

Penser le futur requiert de prendre énormément de perspective, de se poser de nombreuses questions et d’envisager les conséquences à venir au-delà de son point de vue du moment.

La voiture électrique n’est au final que le bouc émissaire d’un refus du changement, d’un refus d’une évolution de notre société vers un nouvel âge du transport, des modes de vie et de nos connections physiques. Tâchons de faire de la voiture électrique le véhicule de notre curiosité vers ce que demain nous réserve, et n’oublions pas qu’au final, nous sommes sur le siège conducteur par nos choix, nos actions et nos décisions. A nous donc de trouver la meilleure sortie sur l’autoroute du changement pour atteindre le futur que nous souhaitons. Cela sera bien plus efficace que de crier dans son habitacle fermé sur tous ces “chauffards” qui ne roulent pas comme je pense qu’ils devraient rouler…


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1 comentário


Philippe Loppé
Philippe Loppé
09 de fev. de 2021

au sujet du sujet du jour: explosion Vs électrique, je voudrais si possible élargir aux moteurs électriques utilisant l'hydrogène comme carburant et vous proposer ce lien.: https://www.h2-mobile.fr/actus/pate-energetique-stocker-hydrogene/

Là aussi, il faudra beaucoup de pédagogie, l'hydrogène souffre également de nombreuses résonnances historiques.


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