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Vers un nouveau monde: réflexions dans un monde post-COVID19 - Rééduquer l'éducation

Updated: Apr 29, 2020

La crise actuelle du COVID19 produit des conséquences importantes sur nos organisations, nos modes de vie et de pensée. Bien évidemment, certaines de ces conséquences sont particulièrement visibles: santé, interactions sociales, économie... Mais d'autres sont plus subtiles, plus profondes et nécessitent que l'on s'arrête dessus.

Soutenez nos idées:

Car si l'on souhaite créer un vrai changement de société à l'occasion de ces temps difficiles, il nous importe d'aller véritablement en profondeur dans la réflection et de ne pas s'arrêter à l'évident, au visible. La menace est invisible et complexe, nous devons l'affronter en faisant face à la complexité systémique du monde d'aujourd'hui et tâcher d'identifier l'ensemble des éléments nécessitant un changement.


Aujourd'hui nous allons nous intéresser à l'éducation. Car cette crise a révélé de nombreux éléments liés au système éducatif qui méritent d'être analysés. Et ceci vaut quel que soit le niveau auquel on réalise cette analyse: local, national, international.


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Le B-A-BA de l'information ou L'éducation trop sentimentale des réseaux sociaux

Vous avez très certainement, comme chacun d'entre nous, beaucoup utilisé les réseaux sociaux et les médias digitaux ces dernières semaines. Par médias digitaux j'entends l'ensemble des plateformes journalistiques professionnelles qui ont ouvert leurs pages ou modes de diffusion aux commentaires des utilisateurs créant une relation différente entre les messagers, le message et les récepteurs du message.


Et vous avez très certainement été marqués, comme moi, par l'attitude de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux: un torrent d'insultes, de critiques lancées à l'emporte pièce, de rumeurs infondées, de théories du complot... Si les choses se sont relativement tassées au fil des semaines, sans doute du fait d'une certaine fatigue de l'information, les premiers jours du confinement ont été révélateurs d'une attitude connue mais qui a été encore plus visible à cette occasion.


Ce n'est en effet pas nouveau, les réseaux sociaux, depuis leur apparition, ont été générateurs de nombreux comportements négatifs de la part de tout un chacun: harcèlement en ligne, divisions partisanes... Nous sommes toutes et tous tombés dans le piège à un moment ou un autre.


La crise n'a fait que démontrer:

  • que nous n'avons pas été éduqués à l'utilisation des réseaux sociaux,

  • que l'information a profondément changé dans sa nature profonde,

  • que les réseaux sociaux, en temps de crise, sont des outils fondamentaux lorsqu'ils sont bien utilisés.


Si l'on se place sur une échelle de temps civilisationnelle, il est assez facile de se rendre compte que les réseaux sociaux et l'information digitale sont excessivement jeunes au plan humain.

Internet date, pour sa diffusion grand public, de la deuxième moitié des années 90, Facebook de 2004... En tout et pour tout, notre "vie digitale" n'a commencé qu'il y a 20 ans. A cet âge j'étais... je ne vous dirai pas où j'étais et ce que je faisais quand j'avais 20 ans... mais si vous vous remémorez vos propres 20 ans, je pense que l'on peut tous s'accorder sur le fait que ce n'était pas notre période de plus grande maturité. Et c'est normal.


A côté de cela, la diffusion par support physique écrit de l'information date de plusieurs siècles. Nous avons eu le temps de nous y habituer et de l'intégrer dans nos méthodes de pensée.

Or donc, les réseaux sociaux et internet, ceux qui ont construit ce que l'on appelle "l'âge de l'information" sont arrivés très récemment dans notre vie et nous n'avons clairement pas reçu le mode d'emploi (et si vous vous êtes amusé à lire les conditions générales de ces sites vous êtes bien le/la seul·e).


C'est comme si l'on vous donnait un avion sans formation de pilote et que l'on vous demandait de le faire décoller. De même avec une voiture utilisée sans heures de conduite pour se former.

Comment dès lors espérer une attitude prudente, raisonnée et raisonnable sur les réseaux sociaux si l'on ne sait pas comment s'en servir.


Car mettons les choses au clair:

  • en tant qu'êtres humains notre mode de communication par défaut est l'oral présentiel: je te parle, tu m'entends et tu me vois. Ce mode de communication transmet beaucoup plus que des mots. Il transmet: du contexte, des émotions (au travers du ton de la voix et des attitudes), des ressentis (au travers du langage non verbal),

  • l'écrit était à la base utilisé pour mémoriser des informations ou les transmettre sur des longues distances. Mais à une vitesse qui, pendant bien longtemps, faisait que ces informations n'étaient pas instantanées et que, bien souvent, une fois la nouvelle reçue, celle-ci relevait plus de l'histoire que de l'actualité. Nous avions un recul physique vis-à-vis de l'information.

  • l'information a pendant longtemps été transmise verticalement: via les parents d'abord, les enseignants ensuite et les autorités au final (employeur, gouvernement, experts). Bien souvent cette transmission verticale nous laissait captifs de la source d'origine de l'information. L'information était certes plus clair mais personne ne pouvait véritablement s'en assurer de la véracité.


Et quasiment du jour au lendemain l'information est devenue instantanée, de promiscuité bien que physiquement distanciée mais toujours principalement écrite et horizontale. Un changement sur lequel nous n'avons pas pris le temps de réfléchir et de définir des modalités d'usage efficace.

Du fait de leur facilité d'usage (un clic et c'est diffusé), nous en avons presque oublié que la communication était un outil complexe qui nécessitait de se former, de s'entraîner avant de l'utiliser.

Et en temps de crise, quand nos peurs et nos anxiétés prennent naturellement le dessus, ces plateformes instantanées et horizontales en deviennent un creuset incontrôlé et incontrôlable, chambre d'écho d'une pensée autrefois confinée à mon seul esprit ou à mon cercle intime.

Et cela donne des lives Facebook où chacun y va de son analyse, de son insulte, on échange des bribes d'informations mais l'on ne communique pas. Car communiquer c'est partager, c'est transmettre, c'est donner quelque chose et l'échanger contre quelque chose d'autre. Or bien souvent, sur les réseaux sociaux, chacun reste confiné derrière son écran, oubliant la présence d'une vraie personne de l'autre côté. Et l'on diffuse nos idées, nos points de vue, nos positionnements que l'on oppose aux autres jusqu'à ce quelqu'un finisse par dire "tu as ton point de vue, j'ai le mien, pas la peine de continuer".


Où est le partage? Où est l'échange? Clairement cela n'est pas de la communication. Mais comme nous ne savons pas faire alors on abandonne.


Pour autant, ces mêmes réseaux sociaux sont ceux que nous utilisons pour continuer à échanger avec nos amis, nos familles, nos collègues dans un monde qui nous impose de nos "distancer socialement". Il est donc fondamental de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Il faut donc prendre le problème de l'autre côté: nous devons éduquer chacun, les jeunes générations bien sûr mais toutes les générations au final, à ces nouveaux outils.

Je me souviens une conversation il y a 5 ans de cela avec certains membres de ma famille. Je soutenais que le codage informatique et les outils digitaux devaient intégrer les cursus scolaire très tôt et, quoiqu'il en soit, faire partie prenante du système de l'enseignement. A ceci ils me répondirent que ce ne sont que des éléments accessoires et que la priorité doit rester aux savoirs fondamentaux: l'orthographe, la grammaire, les maths, les langues...


Ils me soutenaient donc que maintenir l'enseignement et l'apprentissage des outils de communication traditionnels (l'écrit, l'oral et les langages scientifiques) était fondamental. Ce qui est évident. Mais pourquoi tirer un trait sur les nouveaux outils de communication? Ces outils qui créent de nouveaux schémas intellectuels, de nouvelles méthodes de pensée, d'échanges et donc de communication.

Ces outils qui créent de nouveaux schémas intellectuels, de nouvelles méthodes de pensée, d'échanges et donc de communication.

Si l'on doit savoir écrire et assurer une certaine structure à cette façon de communiquer, cela doit être vrai pour les outils de communication digitale (l'orthographe et la grammaire ne sont que des conventions admises par tous pour faciliter la compréhension et l'échange. Elles sont établies sur la base de règles communes qui évitent que chacun crée son propre langage, dans un remake moderne de la Tour de Babel). Sans quoi ces outils continueront à produire des effets indésirables.


Si je veux éviter que mon enfant se blesse avec un marteau, je vais lui apprendre à s'en servir. Si je veux éviter qu'il en fasse une arme je vais lui transmettre les règles d'usage, les conventions sociales admises quant à l'usage du marteau (à ne pas fracasser sur la tête de ton voisin avec, principalement).


Et cela doit donc être intégré dans les programmes scolaires car notre monde d'aujourd'hui est digital, horizontal et instantané. Si l'éducation n'intègre pas ces principes fondamentaux de nos sociétés actuelles dans sa logique d'enseignement, alors on restera enfermé dans un cliché nostalgique type "les choristes" qui ne nourrira que la mélancolie de parents perdus dans les temps romancés d'une époque révolue, quand nos petites têtes au cheveux aujourd'hui de toutes les couleurs seront perdus face à des outils qu'ils ne peuvent éviter mais dont ils/elles n'ont pas le mode d'emploi.


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L'éducation n'est pas un lieu mais un état d'esprit... critique

Au-delà de ça, il y a un problème plus fondamental qui sous-tend le manque d'éducation aux réseaux sociaux: l'absence d'esprit critique.


Il suffit de voir à quelle vitesse sont partagées certaines informations pour réaliser que l'article n'est pas lu, pas vérifié, pas même questionné. La mentalité du click-bait, mise en place par ces mêmes réseaux sociaux et jouant sur des comportements instinctifs liés à nos réactions émotionnelles a fait des ravages.


Or ce qui fait que l'être humain est différent des autres animaux ce ne sont pas ses émotions. D'autres espèces que la notre ont des émotions (à l'exception peut-être des chats mais c'est un autre débat!... petite pique inoffensive en tant que grand fan de nos amis les chiens).

Non ce qui fait la différence c'est notre cortex pré-frontal, cette partie de notre cerveau située juste derrière le front (c'est d'ailleurs pour cela que nous avons un front proéminent nous distinguant de nos grands ancêtres ou cousins hominidés). Et cette partie là, la plus récente en terme d'évolution biologique, est celle qui nous a permis de créer le monde dans lequel nous vivons.


Parce que cette zone de notre cerveau (bien sûr comme toujours en association avec les autres zone de notre cerveau) nous permet de penser à des concepts rationnels immatériels, à construire des histoires, à nous interroger sur nous, sur la vie, sur l'univers... Sans cela pas d'art, pas de politique, pas d'économie, pas de littérature, pas de religion...

Malheureusement, la situation actuelle, telle que créée par la technologie mise en place par les réseaux sociaux, a fortement insisté sur la satisfaction de nos comportements instinctifs et émotionnels primaires plus qu'à encourager notre cortex préfrontal et nos comportements modernes en termes d'évolution biologique.


Voici pour le contexte "technologique". Voyons la problématique sous l'angle institutionnel à présent.


Beaucoup de systèmes éducatifs ont hérité d'une volonté politique d'utiliser les systèmes "d'éducation nationale" pour transmettre leur message et garantir la normalisation des citoyens et leur "formatage" au contrat social et au modèle socio-politique soutenu par le système politique en place. Les hussards de la 3ème République en France en étant l'illustration la plus évidente (et ce n'est pas pour rien que l'on parle "d'école normale"...).

Face à cela, nous avons donc assisté, pendant la crise, à deux phénomènes précis:

  • l'absence importante de questionnement et de démarche critique face aux informations diffusées,

  • l'absence de connaissance et de maîtrise du fonctionnement de nos institutions.

Le deuxième point peut paraître paradoxal sachant justement que le système politique use de l'éducation nationale pour form(at)er les citoyens. Sauf qu'il ne le fait pas dans une approche qui aide chacun à bien comprendre ses droits et surtout les fondamentaux du système. Nous ne sommes pas dans une éducation critique mais plus dans une recherche de normalisation comme je le disais.


Et avec ce second point vient une énorme défiance vis-à-vis du système. Ceci découlant d'un simple syllogisme: je ne sais pas comment fonctionne le système, donc je ne le comprends pas. Sachant que ce que je ne connaît/comprend pas est pas nature effrayant, anxiogène donc le système est anxiogène et effrayant donc je le rejette.


En revanche, les fabulateurs qui, sorti des abysses du Web, viennent avec des réponses simpl(ist)es et des explications à l'emporte pièce (dans une belle illustration du raisonnement par l'absurde ou 1+carotte=complot) sont rassurants, apportent de la clarté dans une situation complexe.


Dur, quand on cherche à se rassurer face à l'inconnu, l'impensable et la complexité de de résister au simplisme. Car bien souvent ceux dont le métier est de comprendre tel ou tel élément d'une crise arrive avec une approche scientifique fondée sur le doute. Or, malheureusement, le doute est vu comme incertain donc comme anxiogène. Comment en effet croire un soi-disant expert qui doute, face à un sachant autoproclamé qui a tout compris?


Et il est trop facile de dire que ces situations sont dues à un "manque d'intelligence" (qui en soi n'a aucun sens, l'intelligence étant un concept bien plus pluriel). Le sens critique, la capacité de raisonner, de penser, d'imaginer est comme toute capacité humaine: elle s'apprend, elle se travaille, elle s'entretient.

Le sens critique, la capacité de raisonner, de penser, d'imaginer est comme toute capacité humaine: elle s'apprend, elle se travaille, elle s'entretient.

J'ai la chance d'enseigner en tant que vacataire à l'université depuis de nombreuses années. Et j'ai pu constater toutes ces années une tendance claire: les étudiants attendent que tout leur soit dit. Bien sûr il y en a toujours quelques uns qui questionnent, qui critiquent. Mais dans l'ensemble, tout doit être servi pour être ensuite répété.

J'ai souvent d'ailleurs tendance à dire à mes étudiants: "si je souhaitais vous faire devenir des machines à répéter mot pour mot ce que j'ai dit, j'achèterai un ordinateur, cela m'éviterait d'avoir à lire les fautes d'orthographes".


Mais pourtant, combien d'entre vous se souviennent d'une scolarité ou le par-choeur était très souvent utilisé? Ou il fallait s'assurer de répéter le cours pendant les interros?


Bien sûr apprendre des choses par choeur est parfois nécessaire (les médecins et les pharmaciens n'ont pas d'autre choix que de connaître par automatisme le corps humain ou la pharmacopée). Mais les juristes n'ont clairement pas besoin d'apprendre l'ensemble des textes contrairement à ce que beaucoup pensent. Ils ont besoin d'en apprendre la mécanique et d'en comprendre les tenants et les aboutissants (la lettre et l'esprit) pour construire un raisonnement à charge ou à décharge.


Et les citoyens devraient avoir la capacité de raisonnement nécessaire pour questionner efficacement les institutions, les informations et les situation de façon à prendre des décisions éclairées et réfléchies.


Car le problème de l'absence d'esprit critique est que toute conversation devient un débat idéologique plus qu'un débat d'idées. Il ne s'agit plus de se fier à ce qui a été vérifié, analysé, questionné, mais bien de se fier à son instinct, à ses émotions.


Comme un retour de bâton d'une période où trop longtemps la raison a été tenue comme seul élément fiable de toute attitude (je pense donc je suis), délaissant les émotions si nécessaires à notre équilibre intellectuel. Les émotions deviennent aujourd'hui l'étalon de référence au détriment de la raison.


La raison devient quant à elle suspecte notamment lorsqu'elle contredit le ressenti. Mais le problème est que le ressenti est l'enfant unique du point de vue de l'individu. Il est donc égocentré même s'il peut-être partagé.


La raison, coeur de la démarche scientifique, est le fruit de la collaboration intellectuelle, enfant de notre nature d'animal social. Plus que ma perspective, l'addition de nos points de vue et les échanges qui en découlent via les questions et les discussions apportent clarté et compréhension de problématiques qui souvent dépassent l'individu en lui seul (les lois de la physique ne dépendent pas de ce que je ressens et la planète tourne autour du soleil, pas de moi!).

Et en définitive, la raison et l'émotion ne sont pas alternatives. Ce n'est pas l'un ou l'autre. Ces deux éléments sont cumulatifs pour nous permettre d'utiliser l'ensemble de nos capacités cérébrales.


Alors on ne peut pas "croire" en la science ou pas. Car la science n'est pas une croyance mais une méthode. Elle se base sur des croyances de départ qui font l'objet ensuite d'un travail d'analyse et de confrontation de problèmes, de vérifications et d'expérimentations qui transforment cette croyance en théorie à savoir: l'état de l'art à jour des derniers échanges et collaborations entre de nombreuses personnes.

On aurait pu croire que les réseaux sociaux, summum technique de la coopération et de la communication humaine, auraient permis le développement de cette attitude de coopération sur la base de la méthode scientifique. Malheureusement les plateformes ont joué sur l'émotionnel pour en faire des sources de profits. Vos peurs rapportent, vos conflits rapportent. Votre travail collectif pas tant que ça...

Malheureusement les plateformes ont joué sur l'émotionnel pour en faire des sources de profits. Vos peurs rapportent, vos conflits rapportent. Votre travail collectif pas tant que ça...

Mais l'espoir existe car la crise actuelle a d'une certaine façon aussi permis à chacun de se rappeler qu'au départ ces plateformes étaient là pour nous connecter. Beaucoup ont ré-appris à les utiliser pour se connecter avec leurs amis et leurs familles, chacun enfermé à domicile.

Mais en parallèle les débats émotifs faisaient rage pour affirmer des ressentis et combattre des savoirs.


Il importe dès lors que notre système éducatif ré-apprenne ce qu'est la science dans ses fondamentaux. Il ne peut s'agir d'imposer les théories dans les différentes disciplines mais plutôt de prendre le temps d'expliquer la méthode scientifique et le fait qu'elle est intrinsèquement liée à notre cortex préfrontal donc à notre nature humaine.


Car en cas de crise, il conviendra que chacun fasse appel à son esprit critique pour faire face à la complexité qui devient la règle dans un monde en plein changement. Il conviendra que chacun fasse usage de sa raison pour encadrer ses ressentis émotionnels dans une approche humaine en ligne avec notre évolution biologique.


Ainsi que le décrivent fort bien les psychologues Cheap & Dan Heath, la distribution entre notre raison et nos émotions peut s'illustrer au travers de l'image d'un éléphant: nos émotions sont un éléphant, massif et puissant qui peut charger à n'importe quel moment si il est peur et anxiété. Notre raison est la cornac qui guide notre éléphant. L'un comme l'autre doivent travailler ensemble si nous souhaitons avancer efficacement sur le chemin de la vie.


Pour cela, rappelons-nous également qu'Internet nous permet désormais d'accéder à toute forme d'information rapidement. Le but du système éducatif, dans un monde digital, n'est donc plus de transmettre du savoir, des informations mais bien d'apprendre à analyser et comprendre ces informations.


Pour que notre système puisse ne plus se satisfaire de l'information mais sois capable de générer de la connaissance (à savoir la contextualisation et la mise en valeur du savoir) pour mener au fur et à mesure à de la sagesse collective (l'intégration de la connaissance dans une histoire qui intègre par ailleurs nos émotions) tel que cela est brillamment exposé par Elif Shafak.


Nous vivons de plus en plus dans un monde difficile: menaces invisibles (virus, hausse des températures...), menaces macroscopiques (changement climatique, pauvreté et inégalités globales...) qui se jouent de nos systèmes institutionnels et de nos structures traditionnelles (gouvernements, frontières...).

Notre système éducatif est censé former les citoyens de demain. Il ne peut plus ignorer la situation d'aujourd'hui et continuer à proposer un système établi sur les principes et le contexte du monde d'hier.

Notre système éducatif est censé former les citoyens de demain. Il ne peut plus ignorer la situation d'aujourd'hui et continuer à proposer un système établi sur les principes et le contexte du monde d'hier.

Le Covid-19 vient donc nous rappeler que notre raison n'est pas celle du plus fort mais du plus adaptable pour paraphraser Darwin et que, lorsqu'elle s'associe à nos émotions elle nous évite d'être piégé par nos instincts primitifs et à tirer le meilleur de toutes les capacités que la nature nous a donné.


La crise du Covid-19 nous rappelle à notre humanité. Notre humanité est complexe, fruit d'une évolution sur plusieurs millénaires qui nous a amené à créer le monde dans lequel nous vivons. Nos émotions et notre raison sont des produits de cette évolution. Si l'un comme l'autre sont encore des éléments constitutifs c'est bien que l'un comme l'autre représente un outil pertinent dans notre survie. Sachons tirer le meilleur de chaque.



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Références bibliographiques:

  • « Being Wrong: adventures in the margin of error », Kathryn Schulz, Ecco, 2010

  • « Switch: how to change things when change is hard », Chip & Dan Heath, Crown Business, 2010

  • « Dialogues socratiques », Platon, Kaplan, 2008

  • « Agnostic, a spirited manifesto », Lesley Hazleton, Riverhead Books, 2016

  • « Wait, what?: and life’s other essential questions », James E. Ryan, Harper One, 2017

  • « The great questions of tomorrow », David Rothkopf, TED Editions, 2017

  • « Enlightment now: the case for reason, science, humanism and progress", Steven Pinker, Viking, 2018

  • « Homo Deus: une brève histoire du futur », Yuval Noah Harari, Albin Michel, 2017

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