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2020, plus qu’une année, la fin d’une décennie qui a changé le monde

2020, annus horribilis nous pouvons tous nous entendre sur ce fait! Célébrée le 1er janvier comme le début d’une nouvelle décennie, et amenant ainsi avec elle tous les espoirs et rêves les plus fous, 2020 se termine enfin après avoir été l’une des années les plus dramatiques depuis plusieurs générations.

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Mais, malgré toutes les raisons qui nous poussent à nous focaliser sur 2020, il est important de prendre du recul et d’adopter une vision plus large. Car 2020 vient également clôturer une décennie qui a généré des changements profonds au sein de notre monde.


En effet, la dernière décennie a marqué un changement de direction important qui a très certainement amplifié les effets de la pandémie que nous avons connu en 2020.


Il y a a peu près dix ans, le monde commençait à sortir de l’une des plus graves crises économiques de l’histoire. Le système financier, à l’agonie, venait de péricliter sous nos yeux après des années de pratiques illégales et de manque d’éthique flagrant des acteurs du secteur.


Une crise financière qui, bien qu’ayant provoqué des dégâts à l’échelle planétaire, n’a vu aucun coupable en payer le prix pour siffler la fin de la partie. Fort de cette situation, le monde de la finance s’est lancé dans une aventure à la recherche d’un maximum de profits dans un minimum de temps.

Pour autant, face à cette dynamique, de nombreux mouvements de protestation organisés par “Main Street” contre “Wall Street” sont nés. Le fameux masque de Guy Fawkes inspiré du comic “V pour Vendetta” est devenu le symbole d’une population à la recherche d’une nouvelle voie, d’un nouveau système. Occupy Wall Street et Democracy Now étaient de ceux-là.

Les protestations populaires en Islande ont de leur côté provoqué la démission du gouvernement de l’époque.

La décennie 2010 c’est également le boom des réseaux sociaux. LinkedIn créé en 2002, Facebook, créé en 2004, YouTube en 2005, Twitter en 2006, Instagram en 2010, Snapchat 2011. Le temps pour les pionniers du genre de se développer et de se globaliser et les suivants se sont engouffrés dans la vague.

C’était le début d’un nouvel âge: celui d’une communication sans frontière, instantanée, celle où l’on croyait encore que nous pourrions avoir des amis au bout du monde et que cela rapprocherait les humains.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la décennie qui s’ouvre alors a démarré avec l’espoir des “Printemps arabes” organisés, coordonnées et promus via les réseaux sociaux.

Il semblait à cet instant que les promesses d’un nouveau monde porté par l’entrée dans l’âge de l’Internet et la 4ème révolution industrielle se réalisaient.


Malheureusement, face à ce démarrage plein d’espoir, face à l’envie du changement initiée par tous ces mouvements - qu’ils soient protestataires ou à l’origine de nouveaux espaces d’expression, de communication et d’échange - le couperet du système s’est abattu. Et la décennie s’est transformée.


Les printemps arabes se sont heurtés au mur sanglant de la Syrie et à l’incapacité des Etats du monde d’apporter leur soutien à la population.

Les réseaux sociaux sont devenus des lieux de harcèlement, de revenge Porn et autres trolls. ISIS en a fait son outil de recrutement les conspirations diverses et variées y ont trouvé un espace de liberté immodéré et où la science, enfermée dans ses laboratoires, n’a pas réussi à s’insérer.


Les protestations sociales, qui n’ont pas connu la réponse institutionnelle espérée, sont devenues les incubateurs des mouvements populistes qui ont culminé, lors de la deuxième partie de la décennie, à l’émergence de leaders incompétents et ultra-clivants: Trump, Bolsonaro, Modi, Orbán, Marine Le Pen… Autant de porteurs de division, de discours complotistes, faisant un usage immodéré et, il faut le reconnaître, efficace, d’un Internet sorti brutalement de son idéalisme de jeunesse.


La décennie 2010-2020 a également été celle de la prise de conscience de la crise environnementale: 2010 et la pollution majeure due à l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, 2011 et le tremblement de terre suivi d’un tsunami majeur au Japon ayant mené à une crise nucléaire, 2012 et la tempête Sandy ou l’incapacité, face à des chaleurs records en 2013, de fournir en Inde de l’électricité à tout le monde. Et chaque année battant le record de température des années précédentes.

Et si 2015 a pu être, en plein milieu de la décennie, porteur d’espoir grâce à l’accord de Paris, cela n’aura duré qu’un bref moment. L’élection de Donald Trump en 2016 ayant sonné le glas d’une possible sortie de crise à temps pour limiter un réchauffement catastrophique.

Et depuis, bien sûr:

  • l’ère Trump où le populisme est roi,

  • les populations de plus en plus divisées par des algorithmes mal programmés (intentionnellement ou pas) et

  • un monde de la finance qui bât des records, quand de plus en plus de personnes sont aux bords du seuil de pauvreté ou qui, comme en 2020, meurent par milliers du fait d’une pandémie mal gérée.

Pourquoi ce long inventaire pessimiste me direz-vous? Surtout sur ce blog qui prone la foi en l’humanité et la confiance dans le futur?


Parce qu’il me semble que, pour bien comprendre 2020, il faut aller au-delà de 2020. Nous arrivons à l’aune d’une nouvelle décennie. En 2021, nous allons “fêter” les 10 ans des révolutions arabes, porteurs d’une telle envie de changement. A l’opposé, nous “fêterons” aussi les 20 ans du 11/9 qui a marqué l’entrée dans l’ère de la surveillance de masse. Face à ces moments clés, symboles de courants et conséquences différents, il est important de réfléchir en profondeur sur le monde dans lequel on vit.


Car 2020 n’est que le résultat de toutes ces années.

  1. La gestion désastreuse de la pandémie par certains Etats est la résultant des vagues populistes qui sont nées des cendres de la crise financière.

  2. L’absence totale de coopération internationale et les conflits géopolitiques actuels sont également issus de ces vagues populistes mais également de l’échec de projets de coopération internationales tels que l’UE (empêtrée dans la gestion de la crise grecque ou de la problématique migratoire), l’accord de Paris ou l’accord sur le nucléaire iranien.

  3. L’absence de résultats concrets d’une collaboration internationale n’a fait que renforcer le discours populiste et le sentiment que les Etats et les frontières étaient les meilleurs garants de la sécurité mondiale.

  4. Les inégalités économiques actuelles sont le fruit de l’absence totale de réforme du système financier, ainsi que l’absence totale de sanctions à l’encontre de ceux qui ont abusé sciemment du système.

  5. Les impacts négatifs sur notre société des réseaux sociaux et le rôle qu’ils ont joué dans la diffusion de la haine, de la division et des complots sont liés à l’absence de compréhension de leur rôle, de leur potentiel et des changements sociaux profonds qu’ils apportaient.

Mais quand on y regarde de plus près pour autant, on se rend compte que la décennie qui se termine est une dont les conséquences et dérives étaient liées à des choix: individuels, collectifs, gouvernementaux. Donc la décennie qui s’ouvre peut, si on le souhaite, être complètement différente.


Il en revient à nos choix: nos choix de comprendre en profondeur les problèmes de notre temps et pas de chercher des solutions utilitaristes faciles qui rendent bien dans une campagne de communication. Le choix de se cultiver, se renseigner et s’informer de façon cohérente, en tenant compte de toutes les perspectives. Le choix de ne pas se focaliser sur soi mais sur les autres et les conséquences que nos choix individuels, nos choix réalisés pour notre intérêt, produisent chez les autres.

Ne nous laissons pas tomber facilement dans l’analyse de 2020 en tant que telle. L’année a été dure, mais elle n’a été finalement, au travers de la pandémie, que le révélateur des conséquences de nos choix. Il nous revient à présent de nous poser les bonnes questions.

L’année a été dure, mais elle n’a été finalement, au travers de la pandémie, que le révélateur des conséquences de nos choix. Il nous revient à présent de nous poser les bonnes questions.

Alors, comment préparer efficacement 2021?

  1. Sors. Non pas de ta zone de confort mais de ta zone de compréhension. Le monde est plus vaste que tu ne peux l’imaginer. Il y a énormément de choses à voir, à comprendre, à découvrir. Comment? Tout simplement en allant voir l’autre: celui qui ne te ressemble pas, celui qui ne vit pas comme toi. Plus tu cherches à aller vers l’autre plus tu réduit ta méfiance envers lui plus tu élargis ton champ de vision.

  2. Embrasse. Ta famille bien sûr mais aussi “l’autre” dans ce qu’il est. Dans un monde ultra polarisé, nous favorisons avant tout ceux qui sont “comme nous”. Et cela a un effet dévastateur sur nos communautés. Apprends à voir l’autre non pas au travers de sa différence mais de ce que vous avez en commun… bien plus que tu ne l’imagines

  3. Clarifies. Tes valeurs, ta mission, ce qui est important pour toi. Et trouves le moyen, au quotidien de vivre en fonction de cela.

  4. Attends. Pas de décider ou d’agir, mais juste attends un peu. Ne réagis pas au quart de tour sur les “posts” que tu vois ou les infos que tu regardes. Car ces outils savent comment utiliser tes émotions pour te faire réagir. Tes émotions sont des indicateurs pas des décideurs. Sois à l’écoute de ce que tu ressens mais tâches de faire appel à ta raison avant d’agir.

  5. Bouges. Agir ce n’est pas en ligne, c’est dans la vie réelle. Engages-toi dans une association, dans un parti politique, dans ton travail, auprès de ta famille. S’engager c’est s’assurer que ce en quoi tu crois deviendra réalité


La décennie que nous venons de vivre aura été aussi unique que l’année qui la clôture. Elle sera un identifiant majeur de la génération des millenium, de la génération Z et de la génération Alpha, toutes celles et ceux qui feront le monde de demain. Tâchons de faire de la nouvelle décennie une qui sera aussi importante mais cette fois-ci par ses succès, son exemplarité dans la collaboration et la positivité de nos décisions.


Bonne année 2021!

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